Franc de pied – Un Amour de vigne


Franc de pied. Une drôle de désignation. Comme si un pied de vigne pouvait être chafouin, trompeur, tartuffe, roublard ou je ne sais quoi de pied, ou plutôt de racine. Alors que si on le regarde de plus près, un cep franc de pied est plutôt un symbole de résistance, un vieux de la vieille, digne représentant d’une coutume de viticulture millénaire aujourd’hui quasiment disparue : celle d’être non-greffé.

Pendant près de 140 millions d’années, jusqu’il y à environ 150 ans, la vigne, domestiquée ou pas, avait pour habitude d’être franc de pied. La greffe est donc un procédé très récent. Le changement s’amorça au début des années 1860, quand débarqua au port de Marseille un passager clandestin en provenance des États-Unis, le Phylloxera vastatrix, sournois puceron qui décima en à peine 30 ans la quasi totalité du vignoble existant.

Minus Exterminator. Une hécatombe à quelques très rares exceptions près. Ce petit animal initia à lui tout seul un profond bouleversement social, culturel, cultural et économique dans le monde viticole, dont certains (cépages, viticulteurs, régions, pays) ne se relèveront pas.

Mais revenons un peu en arrière pour comprendre comment on a pu en arriver là.

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La vigne, du nom latin « vitis », est une liane plus vieille que l’Homme, existant depuis des millénaires sur tous les continents. À l’état sauvage, elle pousse surtout en lisière de forêt et en bordure de fleuve où elle grimpe sur la végétation haute. Grâce aux fruits délicieux de certaines de ses espèces, se tissa au fil des siècles un lien complémentaire entre la vigne, les animaux et L’Homme. Car avant que le dernier n’intervienne, ce sont les oiseaux et autres animaux friands de raisins qui contribuèrent à la dissémination des pépins.

10.000 ans avant l’apparition du Christ (JC pour les intimes), l’Homme se sédentarisa et commença à maîtriser la culture des champs. Les archéologues pensent que l’on peut situer la domestication de la vigne et les premières traces de la production de vin autour du 6ème millénaire avant JC.

Le vin est en fait le fruit d’un heureux hasard. Un oubli d’une jarre remplie de grappes au soleil, une dégustation suivie d’ivresse, aboutissant en une très longue histoire d’amour se déclinant en raisins de table, raisins secs, boissons fermentées et vinaigre. Les vestiges les plus anciennes en témoignent dans le Caucase (Nord de l’Iran, Arménie, Géorgie), un ensemble géographique considéré comme le berceau de la viticulture moderne.

Au fil du temps, la popularité des produits gagne de terrain. La migration, la géopolitique et le commerce lui apportent une dimension transfrontalière. La vigne tisse ses liens dans le cœur et la culture des Hommes, qui l’amènent en voyage avec eux partout où ils vont. La vigne domestiquée commence à s’étendre vers la Méditerranée, puis fini par prendre le bateau pour s’installer en Grèce.

Les grecs succombent et lui dédient une place au Panthéon, sous la forme du dieu Dionysos. La cité de Phocée, peuplée de marchands et de grands voyageurs, établit au 7ème siècle av. JC son premier comptoir de commerce en Gaule, à Massilia (aujourd‘hui Marseille). Ce sont eux qui introduisent et établissent la vigne en France.

En Europe, la viticulture se développe et connaît un essor sans précédant sous l’Empire Romain, jusqu’à sa chute (27 av. JC – 476 ap. JC). Le christianisme prend la relève et continue à déployer la vigne à travers son réseau très étendu. Le vin de messe est sacré. L’aristocratie, les bourgeois et les paysans apportent à leurs tour une pierre à l’édifice. Autre fait : le jus de raisin fermenté est une alternative à l’eau qui, à l’époque, était non potable.

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Pendant toute son histoire jusqu’au 19ème siècle, la culture de la vigne connaît différentes crises, de nature économique, religieuse ou géopolitique, mais aucune n’arrive à entamer sérieusement la vitalité de sa progression. Elle traverse les océans et conquiert les Amériques. Insouciante, ayant accompli tant de choses, elle ne se doute pas  une seconde qu’un puceron allait quasiment lui faire la peau.

Nous sommes au début des années 1840. Le commerce des plantes vivantes, dont la vigne, bat son plein et de nombreux végétaux traversent l’océan atlantique en paquebot en provenance des Amériques. De riches collectionneurs, botanistes et chercheurs européens montrent un vif intérêt pour les plantes exotiques. N’ayant jusque-là jamais expérimenté de problèmes majeurs de maladies, aucun contrôle ni quarantaine n’est appliqué et les végétaux entres et sortent comme dans un moulin. Et bim, un premier avertissement est lancé. L’oïdium, champignon microscopique au nom scientifique Uncinula Necator quitte sa terre de cowboy et s’installe dès 1845 en Europe. Rapidement il fait de gros ravages. En France, la récolte de raisins passa de 45mio hl en 1850 à 11mio hl en 1854. Malgré cela, aucun contrôle n’est imposé sur le commerce libre des plantes. Le traitement au soufre s’avéra efficace et l’oïdium est maitrisé.

Le continent nord américain nous offre ensuite le mildiou en 1878, le black rot en 1885. Deux autres maladies de la vigne redoutables qui encore aujourd’hui posent des problèmes majeurs.

Mais le pire arrive juste avant 1863. Accroché aux racines de vignes américaines à destination d’Europe, le phylloxera s’offre une traversée. Comme pour l’oïdium, les vitis américaines se montrent résistantes. La vitis vinifera européenne par contre ne dispose pas de cet atout. Elle souffre et le vignoble se meurt à grande échelle.

En même pas 30 ans, 2,5mio ha de vigne sont détruits en France. 2,5 millions d’hectares !! Un cataclysme socio-économique sans précédent. Pour vous permettre de comparer : aujourd’hui, le vignoble français compte environ 760.000 ha. Donc un tiers de la surface de l’époque.

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Les conséquences sont tellement dramatiques qu’en 1873 le gouvernement français offre une large récompense de 300.000 francs à celui qui trouve un remède efficace. Une avalanche de suggestions afflue. Entre 1872 et 1876, pas moins de 1044 pistes sont explorées, incluant notamment l’irrigation de la vigne au vin blanc ou encore d’enterrer un crapaud vivant sous le cep. En font aussi parti des suggestions plus efficaces, comme l’inondation prolongée pendant l’hiver des parcelles suffisamment plates pour que l’eau y stagne naturellement. On remarqua également que les sols sablonneux semblaient protéger la vigne.

L’utilisation de porte-greffes, produits à partir d’espèces de vitis américaines résistantes, fut proposé dès 1869, mais ne trouva que peu d’approbation au départ. Toutefois, cette solution se cristallisa rapidement comme la plus efficace. Alors un nombre incalculable de plants porte-greffes prirent le bateau direction Europe pour sauver le vignoble d’un fléau made in USA. Bon, les américains n’ont pas fait exprès. Mais on dirait presque une stratégie marketing et géopolitique dernier cri.

Dans la foulée, la filière viticole se restructure complètement. Dès le milieu des années 1870, le vignoble se replante. Cette replantation va de pair avec la disparition quasi complète de la vigne franc de pied. S’en suit, malheureusement, une diminution constante de la diversité génétique de la vigne, tout comme une diminution notable de la surface plantée. Certaines appellations se réduisent comme peau de chagrin, voire disparaissent pour toujours.

Encore aujourd’hui, le phylloxera est suffisamment présent pour rendre toute plantation en franc de pied hasardeuse et économiquement parlant suicidaire. En France, seulement quelques vignerons courageux s’y aventurent et que très peu de parcelles de vignes préphylloxériques continuent d’exister. Je félicite le courage et l’esprit rebelle des deux. Car cette vieille vigne, vestige précieux d’un héritage millénaire, donne naissance à des vins différents. Ni meilleurs, ni moins biens, juste différents. Dès les premières récoltes dans les années 1870, les vignerons sont unanimes dans ce constat. Mais la vie avance, il faut vivre et survivre, tourner la page du passé.

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Aujourd’hui, certains prétendent qu’en dégustation il n’y a aucune différence entre un vin issu d’une vigne greffée et une vigne franc de pied. Que dire le contraire serait un pur produit de l‘imagination. Mais pour moi il y en a une, et elle est flagrante !

Tout d’abord, il y a une harmonie renversante entre texture, structure et fraîcheur du vin. Tout est en place, aucune fausse note. La bouche est sans exception extrêmement équilibrée. Les arômes sont délicats, comme une dentelle, se posent sans imposer. Sur les rouges, les tannins sont infiniment soyeux. On a l’impression que le vin coule de source, droit, authentique et sans fioritures. Evidemment, la profondeur et la complexité diffèrent selon la qualité des cuvées, mais cette élégance décrite précédemment, on la retrouve même dans les vins les plus simples. Selon Henry Marionnet, une des raisons pour ce phénomène est le fait qu’en franc de pied, la maturité des raisins change, est plus homogène, rendant les vendanges un peu plus précoces.

Lors d’une dégustation comparative à Grains Nobles le lundi 14 mars dernier, tous les participants sont arrivés au même constat : ces qualités gustatives sautent littéralement aux papilles, peu importe l’origine du vin ou du cépage vinifié. Et le moins que l’on puisse dire est que c’est beau à déguster.

Comment cela s’explique ?

Tout d’abord deux termes techniques pour savoir de quoi on parle :

  • Greffon : la vitis vinifera, partie supérieure de la vigne qui donnera le raisin
  • Porte-greffe : il constitue la partie enterrée du pied de vigne et sert de support qui s’enracine dans le sol. C’est en quelque sorte le garde-du-corps du greffon.

Entre les deux, il y a la greffe, une soudure cicatrisée qui unit les deux plantes. Selon la technique de greffe utilisée, la soudure est plus ou moins de qualité. La greffe à l’anglaise, plus difficile à réaliser et pour cela très peu pratiquée, est la moins pénalisante pour la vigne. Car pourquoi faire de la qualité quand on peu avoir la quantité, hein ?

En pratique, lorsqu’on greffe une vitis vinifera sur un porte-greffe, on lui impose un intermédiaire entre elle et le sol. Elle devient dépendante de la nourriture que veut bien lui fournir le porte-greffe. Et lui, il ne choisi qu’en fonction de sa physiologie à lui, et non pas selon ses besoins à elle. C’est un peu comme si votre armoire à glace de bodyguard faisait les courses pour vous deux, sans tenir compte de votre physionomie. Moment de solitude devant le frigo.

Évidemment, cela impacte directement la qualité, la vigueur, l’équilibre physico-chimique et la longévité de la vigne greffée. Dans certains cas, la symbiose entre les deux plantes, en termes scientifiques appelée chimère artificielle, est tellement parfaite que l’on arrive à un résultat splendide. Dans la plupart des cas, la symbiose fonctionne comme n’importe quel mariage, avec des hauts et des bas et un résultat moyen acceptable. Dans certains cas, cela ne fonctionne pas du tout, c’est la bagarre généralisée et il faut tout recommencer. La guerre des roses.

Mais quand une vitis vinifera s’enracine directement, en franc de pied et sans intermédiaire, elle communique naturellement avec son environnement et s’y adapte avec une grande sensibilité. Elle s’équilibre alors aisément et extrait du sol uniquement ce dont elle a besoin. Cela se répercute directement sur la qualité, la vigueur, l’équilibre physico-chimique et la longévité de la vigne.

Vu sous cet angle, il ne me paraît pas du tout choquant, ni farfelu, que le vin qui en résulte soit si différent.

Voici quelques beaux exemples de vins issus de vigne franc de pied. On les trouve tous en France, donc pas d’excuse pour ne pas les chercher. À vos verres !!

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DOMAINE DES ROCHES NEUVES / Saumur Champigny

Thierry Germain est un homme curieux et adepte de la biodynamie. Cela lui réussit drôlement bien, et à ses vins aussi. En 2002, il a planté dans le sud-est de l’appellation des Cabernets Francs issus d’une sélection massale, en franc de pied, sur un terroir sablonneux profond. La parcelle est entièrement travaillée à cheval, la vendange est manuelle et la vinification se fait en cuve ovale, le tout dans le souci de préserver les qualités intrinsèques du fruit.

Cuvée Franc de Pied 2014 / 100% Cabernet Franc (rouge)

Frais, croquant et vivant, ce vin est une invitation au bonheur simple d’un dîner en tendre compagnie sur une terrasse avec vu sur la mer, un doux soir d’été. Sa matière fine et équilibrée lui donne l’énergie pour rester éveillé jusqu’au bout de la nuit. Simple, délicieux et très bien posé. 15/20

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DOMAINE DE LA CHAMOISE / Touraine

Henry Marionnet est le pionnier et pape français des francs de pied. Son courage et sa détermination en la matière lui valent mon plus grand respect.

Cuvée La pucelle de Romorantin 2014 / 100% Romorantin (blanc)

Ce vin est issu d’une parcelle de terre inutilisée reconvertie en 2007 en plantation franc de pied de Romorantin, issue des sarments de la très vieille vigne préphylloxérique dont je parle ci-dessous.

Très élégant, lisse et souple, la complexité de cette jeune cuvée surprend. Il y a des notes acidulées d’agrumes et de zeste qui se mélangent au miel, la cire d’abeille et une touche florale. C’est fin et d’une fraîcheur juvénile renversante. 16/20

Cuvée Provignage 2010 / 100% Romorantin (blanc)

Cette très vieille vigne préphylloxérique miraculée a vu le jour entre 1800 et 1850. Elle s’épanouit sur une minuscule parcelle de 36 ares et s’enracine dans un sol argileux, contenant des graves & du silex.

La vénérable aïeule de presque 200 ans d’âge a au moins autant de ressources que Obi-Wan Kenobi. Une élégance et grande souplesse qui plaquent n’importe quelle débutante au sol. Son palais frais et chatoyant se décline en pêche blanche, agrumes et notes de zeste, des dessins floraux se dévoilent, ça pétrole un peu comme du Riesling de grande classe. Complexe, complète, et très prometteuse quant à son futur. Pas besoin que la force soit avec elle, elle l’a déjà ! 18/20

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PLAIMONT / Saint-Mont

Une superbe coopérative du sud-ouest qui fait un travail remarquable. La preuve vivante que coopérative et qualité peuvent eux aussi être en symbiose.

Cuvée Vigne Préphylloxérique 2012 / Tannat (rouge)

Issue d’une petite parcelle plantée en 1871, aujourd’hui inscrite au Patrimoine des Monuments Historiques. Située en coteau sur un sol drainant composé de sables fauves profonds, le Tannat y est complanté avec quelques variétés anciennes. Ce sont les vestiges d’un ancien « jardin de vigne », un bout de terre initialement destiné à la production de vin pour la famille.

La structure dense trahit la jeunesse de ce vin, dont les tannins se posent comme un caresse de velours sur les papilles. Qui connaît le Tannat sait à quel point ce n’est pas une chose évidente. C’est fin avec beaucoup de caractère, rempli de fruits rouges et noirs qui ont encore besoin de s’assagir un peu. Cela fait penser au charme un peu bordelique d’un jardin d’enfant et donnera un vin ravissant à boire pour celui qui sait attendre. 16/20

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DOMAINE ARGYOS / Santorin – Grèce

La viticulture survit depuis l’antiquité sur cette île volcanique en forme de croissant échoué sur les flots. Seulement 15 producteurs ont le courage de se départager les 1400 ha de vigne franc de pied dans cet environnement dépouillé, dont les ceps dépassent bien souvent les 200 ans d’âge et donnent un rendement très limité. C’est tellement austère que la vigne y est conduite en forme de corbeille posée à même la terre, l’intérieur protégeant les grappes du soleil et du vent en créant à l’ombre des feuilles un microclimat propice. Dans ce domaine familial il va sans dire que tout est travaillé à la main.

Cuvée Assyrtiko Inox 2015 / 100% Assyrtiko (blanc)

L’Assyrtiko est autochtone à l’île, parfaitement adapté aux conditions extrêmes. Dans cette cuvée, la jeune vigne de seulement 50/60 ans d’âge prouve sa capacité de retenir acidité dans un climat très chaud. Vinifié et élevé en cuve, l’expression originelle du cépage resplendit.

Un toucher en bouche d’une belle matière délicate, frais, croquant, au grain souple et très fin. Les agrumes, la pêche blanche, une touche florale, une pointe d’amertume et un soupçon d’épices forment un ensemble à la fois complexe, concentré et rafraîchissant. Ce vin va évoluer superbement ans les années à venir. Superbe. 17/20

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DOMAINE SIGALAS / Santorin – Grèce

Ce domaine familial réputé, fondé 1991, se consacre entre autres à la conservation d’un cépage autochtone rouge quasi éteint, le Mavrotragano, surnommé noir croustillant. Grâce à Sigalas, il s’épanouit aujourd’hui sur 10 ha.

Cuvée Mavrotragano 2013 / 100% Mavrotragano

Ce cépage robuste et rare était en général utilisé pour accentuer la couleur et les arômes du vin doux traditionnel de l’île. Pourtant, cela vaut la peine de le laisser s’exprimer tout seul, comme le prouve cette cuvée.

Du charme à revendre. Dense, rond, souple, aux tannins très fins et soyeux, c’est un vin concentré non sans rappeler les vins de Rasteau (Rhône Sud). Chocolat, moka, cerise confit, pruneaux. S’il n’y avait pas cette incroyable fraîcheur et belle longueur en bouche, on pourrait vite s’en lasser. Mais l’ensemble est tellement bien posé qu’on a juste envie d’une chose : reprendre un verre ! 16,5/20

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VOLCANIC SLOPES VINEYARD / Santorin – Grèce

Je ne sais pas grand chose sur ce projet viticole, à part qu’il est tout nouveau. Vu le vin qu’ils produisent, il faut les suivre de près, très très près !

Cuvée Santorin Pure 2013 / 100% Assyrtiko (blanc)

Vinifié et élevé en cuve ciment, le jeune vin a été laissé sur lies fines pendant 10 mois avant d’être mis en bouteille.

Si la minéralité existe, c’est certainement ce vin qui l’incarne le mieux. Frais, salin, tendu, sans pour autant perdre sa souplesse. Dense et fin en même temps. Zestes d’agrumes, pêche blanche, notes florales et épices créent un ballet harmonieux, pur et cristallin, tout juste ravissant. Long en bouche et très prometteur, il sera pourtant difficile de le laisser vieillir tranquillement en cave. Mammamia, c’est splendide ! 18/20

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TENUTA DELLE TERRE NERE / Sicile – Italie

La bouteille pirate apportée par un des participants de la dégustation à Grains Nobles. Une magnifique découverte !

Prephylloxera – The vineyard of Don Peppino 2010 / Assemblage Nerello Mascalese & Nerello Cappuccio (rouge)

Depuis 2006, les raisins issus de deux parcelles de vigne de plus de 130 ans d’âge, poussant sur le flanc de l’Etna, sont vinifiés séparément.

Tout en velours et souplesse, ce vin est frais, fin et séveux. Tendre & dense, le fruit est jeune et croquant et la finale longue et pleins de promesses. De quoi avoir envie de sauter dans le prochain avion pour une virée sur l’Etna. Chantant et joyeux comme la langue italienne, c’est assurément un des vins les plus intéressants de l’île. 16,5/20


DOMAINE ZORAH / Arménie

En 2005, Zorik Gharibian, un arménien basé en Italie, a acquis 15 ha de terres isolées dans la région viticole historique Vayotz Dor. À 1400 m d’altitude, sur un terroir rocheux et calcaire épargné par le Phylloxera, il a planté en franc de pied le vieux cépage autochtone Areni. Ce cépage est parfaitement adapté à la viticulture dans un climat continental extrême et naturellement résistant aux maladies. Son projet ambitieux est de rendre hommage à la tradition viticole arménienne, vieille de 6100 ans. Les sarments nécessaires pour planter ont été récupérés dans les parcelles abandonnées d’un vieux monastère du 13ème siècle, après sélection massage stricte pour ne garder que les plus qualitatifs.

Cuvée Karasi 2013 / 100% Areni Noir (rouge)

Vendangé à la main, égrappé, fermenté en cuves de ciment. Le jeune vin a ensuite été transféré en amphores pour un élevage de 10 mois, affiné par un passage final en foudres bruts de 31hl pour une courte période.

Encore bien jeune, il est pourtant déjà doté d’un corps aléthique et élégant, apte à vieillir admirablement bien. Frais, dense, long en bouche, les épices, le poivre noir et le fruit forment un ensemble à la fois moderne et traditionnel. Une renaissance s’annonce dans le vignoble arménien. Hianali. Kenats’y! 17/20

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